Des animaux sans tête, en tunique, sans squelette et parfois au contact cuisant.

Les Oursins, les Ascidies, les Corallimorphaires et le Hydraires.


Rédigé le Lundi 5 Octobre 2020 à 15:48 | Lu 3637 commentaire(s)

Chez les invertébrés marins, il existe une dizaine d’embranchements. Dans ce chapitre je vais vous parler de l’embranchement des Échinodermes et des Ascidies et de deux ordres chez les Cnidaires : les Corallimorphaires des Hydraires


Etoile de Mer Coussin.
Etoile de Mer Coussin.

Les Echinodermes, des animaux sans tête.

Les échinodermes, animaux à la “ peau épineuse ”, se caractérisent par une symétrie à 5 bras, d’où l’absence de tête, et par un squelette sous-cutané très développé, générant souvent des piquants.
L'embranchement des échinodermes regroupe des animaux très différents les uns des autres : Etoile de Mer, Oursin, Ophiure, Holothurie, Crinoïde.
En plongée exploration vous en avez sans doute rencontré quelques-uns, d'autres sont beaucoup plus discrets. Vous pouvez apprendre à les découvrir en faisant un stage de biologie sous-marine à Port-Louis dans le Parc National de Guadeloupe.
Les Echinodermes, animaux à la “ peau épineuse ”, se caractérisent par une symétrie à 5 bras et par un squelette sous-cutané très développé, générant souvent des piquants.
Leur organisation suivant une symétrie pentaradiée (d’ordre 5) unique dans le monde animal. Cette symétrie détermine une absence totale de tête.
L’animal se déplace grâce à un système hydraulique constitué par un ensemble de canaux qui aboutissent aux podia (ou pieds ambulacraires) ces organes se termine par une ventouse qui s’accroche au substrat.
L’embranchement comprend 5 classes : Les Oursins, les Etoiles de Mer, les Crinoïdes, les Ophiures, les Holothuries.

Oursin Magnifique.
Oursin Magnifique.

Les Oursins.

Les Oursins possèdent un squelette calcaire interne appelé test. Il existe 2 types d’oursins :
Les Oursins réguliers, ils ont la bouche sur la face orale et l’anus sur le dessus et possèdent de longs piquants mobiles. Parmi eux, l’Oursin Diadème des Antilles (Diadema antillarum).
Les Oursins irréguliers, ils sont aplatis et allongés, la bouche et l’anus sont dans l’axe longitudinal les piquants sont courts. Ils vivent enfouis dans le sable ou les débris coralliens comme le Dollar des Sables (Mellita sexiesperforata).
La plupart des oursins sont omnivores et se procurent leur nourriture algues et les petits invertébrés en raclant les rochers à l’aide de leur appareil masticateur appelé la lanterne d’Aristote.

Etoile de Mer Comète.
Etoile de Mer Comète.

Les Etoiles de Mer.

Les Etoiles de Mer sont composées d’un disque central d’où partent 5 bras, mais elles peuvent en avoir plus.  La surface supérieure est plus ou moins rugueuse et épineuse. Sur la face ventrale on trouve le système ambulacraire et la bouche.
Les étoiles de mer ont la particularité d’avoir un pouvoir de régénérescence important. Un bras coupé peur régénérer une autre étoile de mer.
La majorité d’entre elles sont carnivores, elles se nourrissent de Mollusques, de Crustacés, d’Ophiures… Une fois la proie repérée, elles dévaginent leur estomac pour l’envelopper et ainsi la digérée.

Crinoïde.
Crinoïde.

Les Crinoïde.

Les Crinoïdes sont des animaux très anciens qui ont très peu changé par rapport aux archives fossiles. Ce sont des animaux filtreurs qui utilisent leurs bras bordés d’appendices qui adhèrent fortement comme du velcro pour capturer leurs proies.
La bouche est centrale située sur la face supérieure pour récupérer la nourriture venant des bras.
Les Crinoïdes se déplacent et se fixent grâce à des cirres sortes de griffes articulées. Certaines sont capables de nager.
Comme les étoiles de mer elles ont un pouvoir de régénération important.

Holothurie.
Holothurie.

Les Holothuries.

Les Holothuries également concombre de mer en raison de leur forme allongée. La peau est hérissée de nombreuses papilles, elles n’ont pas d’épines.
Elles rampent lentement sur les fonds sableux en utilisant leurs pieds ambulacraires, certaines comme l’Holothurie à Fourrure (Astichopus multifidus) peuvent se déplacer rapidement en se roulant sur le flanc.
La bouche est entourée de tentacules rétractiles comme l’Holothurie Lappa (Euapta lappa). Les Holothuries se nourrissent de détritus organiques sur les fonds sédimentaires.

Ophiure Lisse
Ophiure Lisse

Les Ophiures.

Les Ophiures sont composées d’un disque central d’où partent 5 bras longs et grêles très mobile. Leurs bras ne se ramifient pas à l’exception du Gorgonocéphale  (Astrophyton muricatum), que l'on peut observer lors de plongée de nuit .
Ce sont les plus rapides des Échinodermes, elles sont capables de se déplacer très rapidement par reptation en faisant de puissants mouvements de bras.
Les podia sont dépourvus de ventouses et ont un rôle sensoriel, mais ne participe pas à la locomotion.
Comme les étoiles de mer et les crinoïdes, elles ont un pouvoir de régénération important.

L'Ascidie Solitaire (Polycarpa spongiabilis) est la plus grande des ascidies de Guadeloupe, 7 à 10 centimètres.
L'Ascidie Solitaire (Polycarpa spongiabilis) est la plus grande des ascidies de Guadeloupe, 7 à 10 centimètres.

Des animaux en tunique, les Ascidies.

Également appelés Urochordés en raison de la présence d’une chorde à l’état larvaire.
Les Ascidies sont des invertébrés exclusivement marins qui appartiennent au sous-embranchement des Urochordés ou Tuniciers. Le corps, le plus souvent en forme d'outre, est recouvert d'une tunique composée de cellulose d’où leur nom.
Les Urochordés ou Tuniciers sont des invertébrés exclusivement marins. Ce sont des animaux filtreurs. Le corps, le plus souvent en forme d'outre, est recouvert d'une tunique composée de cellulose d’où leur nom.
Les Ascidies sont des animaux très discrets et vous passez souvent à côté sans les voir. Lors de vos plongées explorations avec Eden Plongée, nous vous ferons découvrir les différentes espèces qu’on peut rencontrer dans le Parc National de Guadeloupe.
Elles possèdent deux orifices, l'un inhalant par lequel l'eau est aspirée et l'autre exhalant. Un "filtre" récupère au passage le plancton.
La plupart d’entre elles vivent fixés sur le substrat (on peut en voir sur les quais de port) mais certains sont pélagiques comme les Salpes, individus transparents qui attachées ensemble forment des chaines (observable en plongée lors de vos paliers).

La larve des Ascidies ressemble à un tétard.
La larve des Ascidies ressemble à un tétard.

Une larve avec une colonne vertébrale !

Une des particularités des tuniciers, c’est le stade larvaire. La larve en forme de têtard possède une queue présentant un axe, appelé corde dorsale.
Cet axe représente l'ébauche de la colonne vertébrale des vertébrés. Mais au stade adulte, la corde disparait.
Pour cette raison, les zoologistes le considèrent comme le plus évolué des invertébrés, même plus que les crustacés ou les pieuvres.
Pour la facilité l’observation en plongée, on classe les Ascidies suivant des critères d’apparence : les Ascidies Simples, les ascidies Sociales et les Ascidies Composées ou Synascidies.

L'Ascidie noire (Phallusia nigra) dérangée à l'approche du plongeur ferme rapidement ses siphons et se ratatine.
L'Ascidie noire (Phallusia nigra) dérangée à l'approche du plongeur ferme rapidement ses siphons et se ratatine.

Les Ascidies Simples.

Les Ascidies Simples sont généralement de grande taille comme l'Ascidie Solitaire (Polycarpa spongiabilis) qui est la plus grande des ascidies de Guadeloupe avec ses 7 à 10 centimètres.
Le corps est recouvert d’une tunique en cellulose, au sommet on trouve le siphon inhalant par lequel l’eau est aspirée. Après filtration l’eau est évacuée par le siphon exhalant.
Lorsque l’animal détecte une présence les siphons se referment rapidement. Cette caractéristique permet au plongeur de savoir qu’il a affaire à une Ascidie et non pas à une éponge qui est incapable de fermer ses siphons.
Une autre ascidie solitaire l'Ascidie Noire. D'un noir profond, son corps est lisse.

Les Clavellines (Clavellina sp.) reliées par un stolon ont l'apparence du ver.
Les Clavellines (Clavellina sp.) reliées par un stolon ont l'apparence du ver.

Les Ascidies Sociales.

Chez les Ascidies Sociales, la colonie est issue d’un individu qui s’est multiplié par bourgeonnement le long d’un stolon.
Le stolon est une tige qui relie les individus entre eux et permet la multiplication de la colonie.
Chaque individu est indépendant de l’autre pour se nourrir.
Les Clavellines sont des ascidies sociales de petite taille 1 à 2 cm. Elles ont l'apparence du verre et sont souvent transparentes. Elles vivent dans le récif fixées sur le substrat.
Une autre colonie d'Ascidies Sociales (Symplegma viride).   .
Les minuscules individus de cette colonie mesurent environ 5 millimètres. Leur base est noyée dans une masse gélatineuse, la tunique.

Les minuscules individus de cette colonie d'Ascidies Coloniales (Symplegma viride) mesurent environ 5 millimètres.
Les minuscules individus de cette colonie d'Ascidies Coloniales (Symplegma viride) mesurent environ 5 millimètres.

Les Ascidies Composées.

Chez les Ascidies Composées ou Synascidies parfois également appelées Ascidies Coloniales, les individus sont regroupés d’une façon indissociable dans une tunique commune et le plus souvent avec un siphon exhalant commun.
Chez certaines colonies de Synascidies, les siphons inhalants sont disposés autour d’un seul orifice exhalant central formant des motifs géométriques.
Avec ses orifices la colonie ressemble à une éponge, un autre animal filtreur. A la différence de cette dernière, les ascidies ont la possibilité de fermer leurs orifices à l'approche d'une menace.
D’autre comme l'Ascidie Solide Encroûtante (Trididemnum solidum), forme de véritable tapis à la consistance du cuir d’une épaisseur de 3 à 5 mm.
C’est une espèce qui envahit le substrat, y compris le corail vivant et les éponges à une vitesse de 1,5 à 2 cm par mois.

Les siphons inhalants de cette colonie de Synascidie orange se regroupent autour d’un cloaque commun.
Les siphons inhalants de cette colonie de Synascidie orange se regroupent autour d’un cloaque commun.

Les ascidies Polyclinnidés.

Chez les Ascidies Composées ou Synascidies parfois également appelées Ascidies Coloniales, les individus sont regroupés d’une façon indissociable dans une tunique commune et le plus souvent avec un siphon exhalant commun.
Chez certaines colonies de Synascidies, les siphons inhalants sont disposés autour d’un seul orifice exhalant central formant des motifs géométriques.
Avec ses orifices la colonie ressemble à une éponge, un autre animal filtreur. A la différence de cette dernière, les ascidies ont la possibilité de fermer leurs orifices à l'approche d'une menace.
D’autre comme l'Ascidie Solide Encroûtante (Trididemnum solidum), forme de véritable tapis à la consistance du cuir d’une épaisseur de 3 à 5 mm.
C’est une espèce qui envahit le substrat, y compris le corail vivant et les éponges à une vitesse de 1,5 à 2 cm par mois.

Corallimorphaire verruqueux Discosoma sanctithomae. Les tentacules partent comme des rayons vers l’extérieur.
Corallimorphaire verruqueux Discosoma sanctithomae. Les tentacules partent comme des rayons vers l’extérieur.

Des animaux sans squellette, les Corallimorphaires.

A mi-chemin entre les coraux et les anémones de mer, les Corallimorphaires appartiennent à l’embranchement des Cnidaires au même titre que les coraux, les Méduses et les Anémones.
Les Corallimorphaires appartiennent à l’embranchement des Cnidaires au même titre que les Coraux, les Méduses et les Anémones.
En forme de disque aplati, solitaire ou en groupe vous avez forcément croisé des Corallimorphaires lors de vos plongées explorations dans le Parc National de Guadeloupe et vous les avez surement pris pour des anémones. A Eden Plongée nous vous apprendrons comment différencier les Corallimorphaires des anémones
L’embranchement des Cnidaires.
Le nom de Cnidaire vient du Grec knidê qui veut dire ortie. Ce sont des animaux aquatiques dont la forme générale évoque celle d’un sac, bordé par des tentacules possédant des cellules urticantes ou cnidoblastes.
La classe des Hexacoralliaires.
Les Cnidaires se divisent en deux classes dont les Hexacoralliaires. Ils sont caractérisés par un nombre de tentacules lisses de six ou multiple de six. Certains possèdent un squelette calcaire d’autres non et vivent solitaires ou en colonies.

Corallimorphaire de Floride (Ricordea florida).
Corallimorphaire de Floride (Ricordea florida).

Le Corallimorphaire de Floride.

L’ordre des Corallimorphaires.
Les Corallimorphaires apparaissent sous la forme de disques mous possédant une bouche centrale.
Les tentacules partent comme des rayons vers l’extérieur à partir du centre du disque buccal et forment des cercles concentriques qui progressivement augmentent de diamètre.
Ils se confondent facilement avec les anémones.
Ce sont des animaux carnivores qui capturent leur proie en la paralysant ou en la tuant avec le venin des cellules urticantes qui équipent les tentacules.
La forme solitaire du Corallimorphaire de Floride peut atteindre 8 cm.
Les individus coloniaux issus d’un clone sont plus petits et forment de véritables tapis.
Le disque buccal est plus ou moins circulaire. Les tentacules forment de petites perles arrangées en ligne radiale en partant du centre souvent vertes mais peuvent être jaunes ou orangées.
Les individus possèdent plusieurs bouches, leur nombre pouvant aller de 2 à 7.

Corallimorphaire Jongleur (Corynactis caribbeorum).
Corallimorphaire Jongleur (Corynactis caribbeorum).

Le Corallimorphaire Jongleur..

Le Corallimorphaire Jongleur est un polype solitaire, qui déploie ses tentacules translucides uniquement de nuit. Ses tentacules sont terminés par une boule de couleur orangée.
C’est la présence de ces balles qui lui à valu le nom de Corallimorphaire Jongleur, elles contiennent une forte densité de cellules urticantes.
On peut le rencontrer en Guadeloupe en plongée de nuit dans les zones sableuses au pied du récif.

Corallimorphaire Ombrelle  (Discosoma neglecta).
Corallimorphaire Ombrelle (Discosoma neglecta).

Le Corallimorphaire Ombrelle.

Le Corallimorphaire Ombrelle est généralement solitaire, mais il arrive qu'on trouve de petits groupes de quelques individus très proches avec le même motif de coloration, résultant d’une multiplication clonée.
Des lignes claires rayonnant à partir du centre font vaguement penser à une ombrelle retournée.
Sa couleur est très variable du marron uniforme au vert avec des irisations et des taches plus foncées. C’est la présence d'algues symbiotiques (zooxanthelles) qui lui confèrent ses couleurs.

Corallimorphaire Verruqueux (Discosoma neglecta)
Corallimorphaire Verruqueux (Discosoma neglecta)

Le Corallimorphaire Verruqueux.

Le Corallimorphaire Verruqueux vit en solitaire ou le plus souvent en petits groupes issus d’un même individu par clonage.
Il a l’aspect d’un disque dont la surface est couverte de petites expansions qui sont les tentacules oraux. Les tentacules sont courts, épais et fourchus ou ramifiés et ressemble à des verrues.
La bouche légèrement protubérante s’ouvre au milieu du disque.
Si une proie entre en contact avec les tentacules le disque se referme en quelques secondes enveloppant complètement sa proie.

La colonie de l'Hydraire Gymnangium longicauda à l'aspect de plume.
La colonie de l'Hydraire Gymnangium longicauda à l'aspect de plume.

Les Hydraires.

Les Hydraires se développent en colonie et possèdent un squelette ramifié en forme de feuille de fougère, de plume, de buisson ou d’arbuste.
Les polypes sont attachés à cette structure.
Leur corps en forme d’Hydre minuscule est transparent comme du cristal ou joliment décoré, avec une ou plusieurs couronnes de tentacules dont la forme, la disposition et le nombre sont incroyablement variés.
Invisibles à l'œil nu, les polypes des colonies d'hydraires rivalisent de formes et de couleurs surprenantes.

L'Hydraire des Amarres comme sont nom l'indique vit fixé sur de vieux cordages.
L'Hydraire des Amarres comme sont nom l'indique vit fixé sur de vieux cordages.

Les nématocystes, des cellules urticantes.

Les Hydraires font partie du groupe des cnidaires, ce sont des animaux de petites tailles qui se regroupent pour former des colonies. La colonie possède un squelette ramifié en forme de feuille, de plume, de buisson, d’arbuste ou de fougère sur lequel sont attachés les individus appelés polypes. Ces individus ou polypes ont la particularité d’être urticants.
Chez certains hydraires, les cellules urticantes (nématocystes) sont suffisamment puissantes pour provoquer de douloureuses sensations de brûlure. En Guadeloupe, les plongeurs ont appris, à leur dépend, à en reconnaitre quelques uns comme l’Hydraire des Amarres, petits buissons blancs qui vit fixé sur les vieux cordages. Voir les « Accidents et dangers de la faune marine en Guadeloupe  ».
Tous les polypes de la colonie ne sont pas identiques certains sont spécialisé dans la nutrition ; la proie capturée par un polype nourricier nourrira toute la colonie. D’autres polypes se consacrent uniquement à la reproduction.

Une reproduction complexe.

La reproduction des hydraires est très complexe. Le polype reproducteur va produire des petites méduses sexuées qui vont partir à la dérive et émettre des spermatozoïdes et ovocytes dans le milieu liquide ou aura lieu la fécondation.
Cette fécondation donnera naissance à une larve nageuse appelé planula qui va chercher un support adéquat pour se fixer. Cette larve deviendra un polype à partir duquel se développera une colonie par bourgeonnement.
Les hydraires sont omniprésents en Guadeloupe et pourtant les plongeurs ne les voient pas. Venez les découvrir lors d’une plongée avec nous ou en faisant un stage de biologie sous-marine !

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