Reste-t-il des requins et des raies de récif en Guadeloupe ?

Rédigé le Lundi 27 Juin 2016 à 17:40 | Lu 4633 fois


A la recherche des requins en Guadeloupe . Eden Plongée partenaire d’une mission scientifique coordonnée par l’association Kap Natirel dans le Grand Cul de Sac Marin.
Cette mission appelée Global FinPrint a pour objectif d’évaluer la diversité spécifique et l’abondance des espèces récifales de requins et de raies dans le monde entier.


Un Requin Caraïbe (Carcharhinus perezi) rode sur le récif.
La raréfaction des requins de récif en Guadeloupe, victimes de la surpêche, bouleverse la chaîne alimentaire.
Le récif corallien est un écosystème fragile ou chaque créature à un rôle bien particulier à jouer. Les requins sont la clef de voute de cet équilibre.
Les requins de récif, se nourrissent fréquemment de poissons carnivores plus petits, et régulent leurs effectifs et donc leur prédation sur les populations de poissons herbivores. Or, ces espèces herbivores (poisson-perroquet, poissons chirurgiens) consomment les algues qui ont tendance à coloniser les récifs coralliens abimés et empêchent celui-ci de se reconstituer.
De nombreuses études tendent à mettre en évidence ce phénomène, le projet Global FinPrint en fait partie.
 

Les caméras sont déposées au fond par des apnéistes afin de s'assurer que les structures ne vont pas abîmer les coraux.
LE PROJET GLOBAL FINPRINT.
Le Projet Global FinPrint est une étude réalisée au niveau mondial pour évaluer les populations de requins et de raies sur les récifs coralliens.
Cette étude permettra de comprendre comment leur disparition affecte les écosystèmes, d’informer et mener des actions de conservation.
Un quart des requins et des raies du monde sont menacées d’extinction. Les autres sont soit en statut d’espèce menacée ou trop peu étudiée pour être évaluée.
 

Les poissons sont découpés avant d'être enfermés dans la cage.
Comment ça fonctionne.
Il s’agit de déployer, selon un protocole bien précis, des caméras appâtées à l’aide de poissons situés dans des cages sur le fond marin. Les animaux n’ont donc pas accès au poisson.
Les requins ou les raies qui sont attirés par l'odeur émanant des cages sont filmés par les caméras. Cela permet de déterminer les espèces présentes dans la zone d’étude et de mesurer la fréquence des requins et des raies visibles sur le récif. Les données seront ensuite comparées à celles obtenues sur les autres récifs échantillonnés dans le monde entier.

Préparation des appats et des caméras sur le bateau d'Eden Plongée.
L’EQUIPE.
L'équipe de recherche de base, Américaine et Australienne, est composé de certains des plus grands biologistes spécialistes des requins dans le monde.
L’association Kap Natirel, en charge de la coordination du REGUAR – Réseau Requins des Antilles Françaises a été mandatée par le laboratoire Heithaus (Université Internationale de Floride) pour échantillonner la Guadeloupe et le Martinique.
Océane Beaufort, coordinatrice du Reguar et chargée de mission scientifique à l’Association Kap Natirel, accompagnée de nombreux bénévoles de l’association Kap Natirel, réalise depuis début avril les campagnes d’échantillonnages.


 

Les appâts enfermés dans une cage sont fixés sur l'armature métallique.
LA MISSION.
La barrière de corail du Grand Cul de Sac Marin de Guadeloupe longue de 23 km est la plus longue des Petites Antilles.
Elle est entièrement englobée dans le Parc National de Guadeloupe et dans son centre se trouve le cœur de parc de l’îlet Fajou (anciennement réserve naturelle) ou la pêche est interdite et les activités humaines réglementée depuis 1987.

S’il y a un lieu en Guadeloupe où on peut rencontrer des requins de récif, c’est bien là !
 

Eden Plongée à Port Louis a été partenaire de cette mission en mettant à disposition le bateau et le matériel de sécurité nécessaire au bon déroulement de cette mission.
La pose de caméras appâtées déposées sur la pente externe tout le long de la barrière du Grand Cul de Sac Marin, y compris dans le cœur de Parc de l’Ilet Fajou, longue de 23 km, a nécessité plusieurs jours de mission. Une autorisation spécifique a été accordée par le Parc National de la Guadeloupe pour le déploiement des caméras en cœur de Parc.  

Une équipe d’apnéiste positionne les caméras sur le fond entre 8 m et 25 m espacées d’un kilomètre, elles seront relevés au bout d’une heure à 1 heure 30. Tout ce qui passera dans le champ de la caméra sera enregistré.

Ces centaines d’heures d’enregistrement seront ensuite analysées.
 

Les caméras sont relevées toutes les heures.
La fréquence des requins et des raies visibles sur le récif permettra de faire une comparaison des différents récifs partout dans le monde afin de mettre en évidence la relation qui  existe entre la présence ou non des requins et l’état du récif.
 
 
Alors reste-t-il des requins et des raies de récif en Guadeloupe ?

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Les résultats sont plutôt décevant, aucun requin de récif, pas de raie pastenague. Pourtant l’espoir d’en voir était grand avec la pose d’appâts dans le cœur de Parc National de Fajou qui est classé réserve et où la pêche (et la plongée bouteille !!!) est interdite depuis 1987 !
Seul 3 requins Dormeurs sont apparus sur les vidéos dont un seul dans la réserve.

Mais il est encore trop tôt pour en tirer les conclusions, il faudra attendre que les données soient analysées dans les prochains mois par l’Université Internationale de Floride et comparées à d’autres sites d’étude de la Caraïbe.

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