En 2012, Eden Plongée est contacté par le Parc National de Guadeloupe pour être partenaire de la première mission d’inventaire du Muséum d’Histoire Naturelle, Karubenthos. Une invitation qui ne se refuse pas pour des passionnés de biologie sous-marine comme nous !
Une mission d’inventaire de la biodiversité, ce sont tout d’abord des opérations quotidiennes de collectes sur le terrain par les plongeurs et mareyeurs ainsi que des dragages. Les collectes sont immédiatement suivies d’une succession d’opérations – tamisage, tri, photographie, barcode - au laboratoire, installé pour l’occasion sur le campus de l’UAG. La mission terminée, les échantillons collectés seront étudiés dans le détail afin de dresser les listes des espèces des groupes étudiés dans la région.
Les collectes
Dès 7h du matin les opérations de terrain débutent, les participants chargés des collectes sont prêts à se diriger vers les sites définis la veille.
Les plongeurs prennent la route vers Port-Louis où ils embarquent pour l’exploration des grottes sous-marines du nord Grande-Terre. Les pêcheurs à pieds partent à leur tour pour collecter la faune littorale, depuis le haut estran jusqu’à 2 m, au sud de Port-Louis. L’équipe de dragage embarque pour le Grand Cul de Sac.
Ces méthodologies requièrent une bonne connaissance des milieux, permettant de cibler les zones de parois, brossées ou aspirées, les plus riches en biodiversité. Les algues sont quant à elles collectées « à vue », tout comme les plus grandes espèces de mollusques, crustacés et échinodermes.
Tout comme les plongeurs, les mareyeurs brossent également les rochers pour recueillir les micro-espèces vivant à leurs surfaces.
Les associations.
Quelques autres exemples sont présentés ici.
Le travail de laboratoire.
Les premiers prélèvements sont ramenés au laboratoire en cours de matinée : résidus de dragages et des premières plongées, suivis de près par les collectes des mareyeurs. L’après-midi les opérations de dragage et les plongées se poursuivent ainsi que les livraisons de résidus.
Après tamisage selon 5 fractions différentes, l’ensemble des résidus de dragages, brossages (plongées et marée), et d’aspirateurs sous-marin, sont triés pour en extraire les crustacés et mollusques. Les grosses fractions sont traitées à l’œil nu, les fractions fine à l’aide d’une loupe binoculaire.
Les grosses fractions sont traitées à l’œil nu, les fractions fine à l’aide d’une loupe binoculaire.
Photographie des spécimens vivants.
Les crustacés sont eux aussi photographiés frais afin de garder une trace de leurs riches motifs colorés. L’éthanol, utilisé pour leur conservation, a en effet pour inconvénient de dégrader les couleurs.
Fixation pour le barcode.
Dernière étape du travail de laboratoire, la fixation de spécimens de chacune des espèces collectées, en vue du séquençage de certains de leurs gènes. L’analyse des différences génétiques est une aide précieuse à la caractérisation des espèces et au décryptage de leurs liens phylogénétiques. Pour cela, une équipe de « barcodeurs » isole pour chaque spécimen sélectionné un échantillon de tissus – du pied en général - dans de l’éthanol à 95% qui prévient l’ADN de toute dégradation.
Qu'est-ce que la barcode : Suivez le lien.
Ce n’est qu’une fois les derniers spécimens fixés, souvent bien après 22h, que le laboratoire ferme ses portes. Très vite le lendemain, les équipes de collecteurs seront de retour pour un départ vers de nouveaux sites.
Laurent CHARLES
Chargé des collections de Mollusques au Muséum d'Histoire Naturelle de Bordeaux a effectué plusieurs missions à titre personnel en Guadeloupe.
Excellent connaisseur des habitats littoraux, il a participé à l’inventaire au sein de l’équipe à terre (collectes à pieds/tamisage/tri des résidus/conditionnement).
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